Depuis quelques mois, j’ai décidé de réduire ma consommation générale. Déjà parce que ça permet de faire des économies mais aussi parce que l’écologie m’importe vraiment. La surconsommation concerne surtout les vêtements, avec le sentiment qu’on a tous partagés du “j’ai 10 000 fringues dans mon placard mais rien à me mettre.” En emménageant à Paris, j’ai décidé de consommer autrement.
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FAST FASHION vs SLOW FASHION
Déjà qu’est-ce que c’est que c’est quoi donc le slow fashion ?
Le terme s’oppose à la fast fashion (tu ne t’en doutais pas hein ?) qui s’est vachement développé ces dernières années. Concept venant tout droit de chez Zara, c’est l’idée déjà de produire plus que quatre collections par an et donc aller au-delà de la mode par saison.
Ensuite, c’est produire plus mais pour moins cher. Si les collections se multiplient dans les saisons, on demande aux gens de consommer plus, mais avec un budget souvent similaire. Du coup, la qualité baisse (aussi bien des tissus que de la conception) pour arriver à un prix de fabrication relativement bas pour vendre à plus bas prix possible.
C’est enfin donner l’idée qu’à chaque fois qu’on rentre dans un magasin, tout est différent de la dernière fois, même si c’était il y a un mois ! Du coup, on a envie d’acheter davantage parce qu’on voit de nouvelles choses qui nous plaisent et ce qu’on a acheté il y a quelques temps prend la poussière au fond de notre placard. *
Le slow fashion est une consommation beaucoup plus modérée. On accepte d’acheter des habits plus chers en partant du principe qu’on les portera toujours, jusqu’à ce qu’ils s’abiment réellement. La qualité des vêtements étant meilleure, ils durent dans le temps. Il est même souvent possible de les renvoyer aux producteurs pour qu’ils les réparent ou les recyclent lorsqu’ils sont en fin de vie.
La dimension écologique
Le slow fashion est né d’un triste constat écologique : la mode est le 2e secteur de l’industrie le plus polluant. La solution serait dans la création d’une mode plus responsable, moins interchangeable, où le traitement et la fabrication des tissus sont pensés écologiquement.
Une consommation plus réduite, un recyclage des vieux vêtements, une transparence des entreprises et souvent un acheminement plus vert, voilà la recette de la slow fashion.
Le prix de la slow fashion
Évidemment, des produits massivement fait en Europe, en France ou avec une main d’œuvre non exploitée, avec des produits recyclés et de meilleure qualité ont leur coût. Je suis prête à mettre une grosse somme dans une pièce que j’aime sans problème, mais encore faut-il avoir les fonds.
En réalité le plus compliqué dans tout ça, c’est de réapprendre à consommer. Notamment, pendant les soldes (et c’est pourquoi cet article sort maintenant, tout est calculé tavu) : les entreprises ne peuvent pas diminuer leurs prix tout simplement parce qu’ils sont déjà au prix minimal. C’est ce qu’ont expliqué Jules & Jenn sur leur site, dans un souci de transparence.
Il faut donc que j’apprenne à prendre mon mal en patience et à avoir suffisamment sur mon compte pour acheter ce que veux. Par contre, ça a un autre avantage : les achats sont plus réfléchis et on est encore plus content quand on les reçoit, et ça c’est quand même plutôt cool ! J’ai découvert il n’y a pas longtemps une YTbeuse anglaise qui montre comment avoir très peu de vêtements et pourtant avoir plus de 30 tenues avec cette garde-robe restreinte. Je trouve ça hyper intéressant et assez relaxant à regarder. Et sincèrement, j’ai presque envie de me lancer là-dedans et me faire ma propre collection capsule pour l’été ou l’automne !
Où ? Comment ? Quoi ?
La slow fashion devient de plus en plus accessible et ça, c’est quand même cool. Certaines grandes enseignes décident de s’y engager comme Bonobo qui a lancé une ligne Gamme Instinct dans ses collections, qui est éthique et responsable. Mais ça reste une ligne pour toute l’entreprise… D’autres marques “connues” s’intéressent à la mode responsable depuis plusieurs années. Par exemple, la marque Levi’s tend à diminuer sa consommation d’eau dans la fabrication de ses jeans. Une autre de leur innovation est de fabriquer les vêtements à partir de déchets : ils réparent les jeans pour les revendre et réduire encore leur consommation d’eau.
Si tu es perdu, il existe aussi des sites qui regroupent des e-shop ou des adresses de magasins de slow-fashion, comme DreamAct qui te facilite la vie et te permet même d’acheter directement sur la plateforme. Ils proposent même des marques de maquillage ou de beauté qui se veulent éco-responsables.
De nombreux projets voient le jour aussi dans cette optique, sur les plateformes de financement participatif. Je pense notamment à Belle de jupe, qu’on t’avait présenté un jour sur Instagram. L’idée est de fabriquer des jupes à la demande et non pas d’avoir un stock prédéfini. Elles sont également adaptables selon le prix que tu acceptes de mettre : soit tu choisis les tailles standards, soit tu envoies tes mesures pour avoir un vêtement unique pour toi. Plusieurs formes sont possibles et tu as même un petit guide pour choisir le modèle en fonction de ta morphologie !
Si vraiment le prix te ralentit, tu peux aussi recycler par toi-même en allant dans les friperies. Tu trouveras des habits moins chers, souvent de bonne qualité dans des rayons et tu leur permets d’avoir une seconde vie ! Comme je me lance à peine dans l’aventure, pour l’instant j’ai peu d’articles éco-responsables mais j’ai pas mal traîné dans les rayons de friperie. J’ai notamment trouvé ma veste en jean d’amour dans une friperie de Montmartre et je la mets presque quotidiennement.
Si jamais tu es novice ou que tu veux juste voir comment faire, ou même si tu as envie de passer du temps sur YT, tu peux trouver une vidéo mode d’emploi friperie ici, qui m’a poussé encore plus à aller fouiner de temps en temps dans des magasins le samedi matin.
Problème de taille
Le seul vrai problème dans cette branche de la mode, c’est toujours la même chose : les grandes tailles (et je n’aime pas utiliser ces mots, parce que le 42/44 n’est pas une grande taille…) ne sont jamais représentées ou très peu. Encore une fois, certains corps sont les grands absents du secteur, histoire de ne pas changer.
Malgré tout, on trouve des tentatives de dépasser ça. Ma’ avait notamment parlé de deux alternatives dans son article Vive la Raie-publique, pour la confection de jupes et de maillots de bain. Apparemment difficile de combiner écologie et mode pour toutes !
Quelles sont les marques les plus slow fashion ?
Si vous avez bien lu la définition du Slow Fashion, vous comprendrez qu’il est difficile de vous citer des marques, puisqu’il s’agit davantage d’un état d’esprit. Pourtant des marques jouent le jeu plus que d’autres, en travaillant leur chaîne de production. Aucune chance de trouver des étiquettes « made in Bangladesh », comme vous pouvez régulièrement le voir sur les vêtements Mango ou Primark.
Voici donc quelques marques, qui une fois le produit acheté, vont vous permettre de porter votre habit de très nombreuses années, vous évitant ainsi de racheter des vêtements du même type tous les mois.
- The French Kiss : c’est une petite marque française qui fabrique ses produits en France. Vous pouvez vous habiller de la tête aux pieds, puisque “The French Kiss” commercialise aussi bien des vêtements, que des sous-vêtements. La marque n’utilise que des produits naturels : coton bio, nodal ou fibre de bambou, issus d’agriculture durable et bio. Bien entendu, l’ensemble des produits sont labellisés par Oeko-tex.
- Unoja : cette jeune et dynamique entreprise française propose cette fois des baskets, en s’appuyant sur le savoir faire, dans le domaine du recyclage de certains pays d’Afrique. Pour ceux et celles qui connaissent, ils sont certifiés par le label “un autre monde est possible “. Vous aurez ainsi la certitude d’avoir une bonne répartition des revenus, tout en favorisant l’économie circulaire. L’objectif à dix ans, c’est de proposer aux consommateurs des chaussures 100% naturelles et véganes.
- Polytesse : cette fois, la marque a choisi de vous proposer des vêtements à partir de plastique recyclé ou des chutes de tissu bio. Elle pousse sa démarche jusqu’à travailler ses emballages avec du papier recyclé et de l’encre végétale. Selon l’Adem, Polytess consomme 90 % d’eau et plus de 70 % d’énergie en moins, pour produire ses vêtements par rapport à un fabricant textile classique. Sachez enfin qu’une bonne partie de la production est réalisée en France, dans des ateliers pour les personnes en situation de handicap.